Mon approche artistique

Structure et Logique

J’invente une structure à habiter,
là où la pensée éclaire le mouvement.

Hasard & Impulsion

Je laisse surgir ce qui m’échappe,
là où l’absurde devient moteur.

La nuance m’apporte grandeur, curiosité et accomplissements. Elle est l’espace où la réflexion et l’impulsion se rencontrent, où les contradictions s’entrelacent pour créer un mouvement unique. Dans cet espace, le doute n’est pas un obstacle, mais une ouverture. C’est dans ce flou, cette indéfinition, que je trouve ma vérité. Je suis constamment en quête de la tension entre les opposés : l’ordre et le chaos, la certitude et l’incertitude.

En tant qu’artiste émergente à la sortie d’une école, je me trouve à un moment charnière où la vulnérabilité est aussi présente que l’affirmation. Ce moment où, paradoxalement, on fait preuve de courage en se mettant à nu. C’est un acte de confiance, à la fois envers soi-même et envers le processus créatif. Et c’est dans cette dynamique que je m’affirme. Mon langage artistique se construit peu à peu, nourri par ce que j’ai reçu, exploré, et par ce que je découvre en marchant. Je cherche des repères sans vouloir m’y attacher. Je teste, j’affine, je doute, je recommence. J’avance avec cette conscience que tout est en mouvement — mes envies, ma sensibilité, mes outils. Et pourtant, certaines choses restent : des intuitions que je reconnais, des désirs récurrents, des moteurs profonds. Ce sont eux qui m’ancrent, qui me permettent de créer à partir de ce qui bouge, sans me perdre dans l’instabilité.

Je suis une artiste en danse, animée par une multitude d’inspirations. J’aime les concepts, les jeux, les règles, mais aussi la malice et le détournement de sens. J’aime le fait de déjouer les attentes, de surprendre à travers le mouvement. La danse devient pour moi un terrain de jeu, un espace où les règles peuvent être respectées ou brisées. Le hasard, l’imprévu, les impulsions sont des moteurs puissants dans mon travail, mais le concret, le palpable, ne doit jamais être négligé. Tout cela forme une alchimie entre la réflexion et l’instinct.

Je m’inspire du surréalisme, notamment de l’écriture automatique, et j’applique ces principes à ma pratique en danse. J’explore des états de corps où le mouvement précède la pensée, où l’intuition prend le dessus sur la volonté. J’aime travailler à partir d’impulsions physiques, laisser émerger des gestes qui ne passent pas d’abord par le filtre du mental. Le corps devient un récepteur, un transmetteur, traversé par des images, des tensions, des élans. Mais à d’autres moments, c’est l’idée qui structure, le concept qui trace un chemin, la pensée qui vient sculpter la forme. Il y a un va-et-vient constant entre l’élan instinctif et la clarté d’une intention. J’aime cette tension entre le corps pensant et le corps agissant.

Dans cette exploration du hasard et de l’aléatoire, je cherche également à instaurer une forme de structure, un cadre qui donne sens à l’imprévu. La danse devient alors un jeu de perceptions, un équilibre entre liberté d’expression et nécessité d’un cadre. C’est un espace où l’imprévu peut surgir et transformer le mouvement. C’est dans ce jeu entre contrôle et lâcher-prise que je trouve mes inspirations, permettant au corps d’être profondément présent dans le temps et l’espace, d’explorer la vulnérabilité et la puissance, d’accepter que l’évolution ne vienne pas toujours de nous, mais parfois de ce qui nous dépasse.

Ma démarche repose sur un équilibre entre logique et imaginaire. J’utilise des concepts rationnels et des structures claires, qui ouvrent des possibilités infinies pour l’imaginaire. Ce cadre devient un terrain de jeu, un espace où la création peut surgir de l’absurde. Ainsi, la danse se transforme en jeu entre règles et transgression, structure et liberté, prévisible et inattendu. C’est dans cette tension que je trouve ma beauté.